DON’T MIX HENNA WITH LSD
2024
« Quand je revois ces images, je m’interroge : “Étais-je vraiment là ?” “Ces moments ont-ils réellement existé ?”
Alors que, sur l’instant, je ne me posais aucune question.
Cette vieille dame, appliquant des pigments sur son visage, me rappelait tellement ma grand-mère, ajustant soigneusement son rouge à lèvres avant de nous recevoir pour Shabbat. Ces femmes entonnant des chants de sing-sings, c’était mes tantes, exaltées, lançant des youyous en ronde, comme une danse sacrée. Ces hommes, brandissant fièrement leurs haches – plus ou moins tranchantes – ressemblaient à mes cousins, exhibant avec fierté leurs montres, plus ou moins neuves.
Cette petite fille, qu’on enduisait d’huile sans qu’on lui ait demandé son avis, avait la même expression que moi, lorsque, pour la première fois, on prit ma main pour y déposer une pâte brunâtre qu’on appelait « henna ».
Parfois, il suffit d’être présent pour sentir l’unité de toutes choses, l’interconnexion intime de chaque élément. Parfois, il suffit de partir pour entrevoir la diversité des formes, la singularité de chaque être dans sa propre distinction. »
Texte écrit par Deborah Gutmann
ARCHIVES RECHERCHES SUR LE TERRAIN
Rassemblement tribale du Mont Hagen (régions des Highlands), Papouasie Nouvelle Guinée, 2024
Photos de famille durant les cérémoniels du « Henna » entre Paris, Tunis et Casablanca